jeudi 26 septembre 2024

 

À propos des adultes et enfants à la rue dans le bassin creillois 


Ce 24 septembre 2024, nous sommes intervenus (avec 100 pour un toit Oise, 100 pour un toit familles, La LDH Sud Oise) au début du Conseil de la Communauté d'agglomération, en tenant le propos préparé sur le document ci-dessous. Propos qui a semblé faire mouche même si peu d'élus se sont exprimés (Jean-Claude Villemain, Jean-Pierre Bosino, Badia Zrari).
En réponse, 3 engagements :
- Le Conseil de l'agglo adresse une protestation et une demande à la Préfecture pour mettre des moyens sur les mises à l'abri .
- La prochaine conférence des maires de l'agglo, en octobre, mettra à son ordre du jour la question de la mise à l'abri des enfants à la rue
- Un groupe de travail va se mettre en place sur cette question.

Texte de l'intervention :

Mesdames et messieurs les maires des 11 communes de l’Agglomération Creil Sud-Oise,

Mesdames et messieurs les élus communautaires,

 

Notre collectif citoyen et solidaire s’est déjà adressé  à vous à plusieurs reprises pour  faire état de la situation dramatique des personnes à la rue qui viennent le soir à la gare routière de Creil au passage de la maraude du Samu Social. 

Vous connaissez tout des conditions extrêmes et des drames individuels et collectifs qui  ont lieu chaque soir :

- des enfants dont certains, en attendant les décisions du 115, jouent dehors encore vers 22h, parce que la vie est la plus forte, et d’autres sont fiévreux, parfois en état de déshydratation.

-des hommes et des femmes atteints dans leurs chairs par le froid, l’humidité, l’abandon.

-et le désespoir généré par l’attente, le manque de places de mise à l’abri et des familles transportées d’un bout à l’autre du département au milieu de la nuit,  sans solutions pour le lendemain. Déplacement subi qui précarise encore plus les personnes, met à mal la scolarisation d’enfants, et conduit certaines familles à refuser une mise à l’abri si loin. Certaines renoncent finalement à s’y présenter, n'ayant aucune chance d'être prises en charge pour la nuit en l'état actuel des choses, et quémandent un matelas chez des connaissances déjà en surcharge.

 

De nombreux enseignants de l’agglomération sont effarés de découvrir dans leur classe la situation de ces enfants et s’en étonnent auprès de nous.

Quelques-uns d’entre vous, élus de l’agglomération,  sont venus constater sur place la situation et certaines communes ont fait des propositions pour résoudre des situations individuelles.

Mais l’urgence collective reste entière. Le 115 lui-même en fait état : des familles avec des enfants d’âge supérieur à 4 ans ne peuvent être prises en charge faute de place disponible. Restent sans solution des enfants de 4 ans, 7 ans, et combien d’adolescents ?  

Vous ne pouvez pas l’ignorer.

 

Nous avons bien conscience que les solutions pérennes, le travail de fond pour construire un accueil digne sur l’agglomération et faire de l’ACSO un territoire accueillant sont complexes à mettre œuvre et nous avons toujours souligné combien nous savons le lourd travail social qui pèse sur notre agglomération et les manques de l’Etat en ce domaine.

 

Mais face à l’urgence vitale du quotidien, nous demandons la mise à disposition du 115, sur le territoire de notre agglomération, d’un gymnase comme cela pu se faire déjà ou tout autre local  pouvant accueillir des mises à l’abri collectives d’urgence chaque nuit de 20h à 7h.

Nous demandons l’agrandissement du Capsa, seul lieu actuel de mise à l’abri, ou son déplacement dans des locaux plus grands. Nous nous étonnons que des projets de lieux de mise à l’abri comme celui d’Habitat et Humanisme soient à l’arrêt alors que le besoin est si criant. Quelle volonté faudrait-il pour qu’il aboutisse ?

Certes, ces mises à l’abri de nuit restent du précaire. Mais ce n’est pas la rue, le froid et l’insécurité.

Cela ne résout pas la situation individuelle des personnes. Mais cela ne l’aggrave pas en les ballotant d’un bout à l’autre du département.

Ce n’est pas la réponse idéale au regard des valeurs de notre République, signataire de la Convention internationale des Droits de l’enfant. Mais cela serait un premier pas concret pour envisager des solutions plus dignes.

 

Nous vous adressons une deuxième demande urgente qui est de trouver, pour la maraude du 115 assurée chaque soir par le Samu social, un autre lieu que le parvis de la Bourse du travail ouvert à la pluie et aux vents, afin que les personnes puissent, à partir de cet automne, être un minimum abritées pendant leur longue attente, et même avoir accès à des toilettes.

 

Le collectif de veille citoyenne auprès des personnes à la rue représenté par : La Ligue des Droits de l’Homme Creil Sud Oise - Réseau Veillée des Ecoles - Solidarité Sans Papiers Creil – 100 pour un toit Oise - 100 pour un toit familles



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